Georges Brassens - Le Pornographe (1958)
Georges Brassens - Le Pornographe (1958)
1/ Le Vieux Léon 2/ La Ronde Des Jurons 3/ A L'Ombre Du Coeur De Ma Mie 4/ Le Pornographe 5/ Le Père Noël Et La Petite Fille 6/ La Femme D'Hector 7/ Bonhomme 8/ Les Funérailles D'Antan 9/ Le Cocu 10/ Comme Une Soeur 11/ La Marine 12/ La Mauvaise Réputation 13/ Comme Hier 14/ Hécatombe 15/ La Cane De Jeanne 16/ Il Suffit De Passer Le Pont Georges Brassens - Composer, Vocals Patachou - Vocals Pierre Nicolas - Double Bass Jean Richepin - Poetry
Brassens was born in Sète, near Montpellier. Now an iconic figure in France, he achieved fame through his simple, elegant songs and articulate, diverse lyrics; indeed, he is considered one of France's most accomplished postwar poets. He has also set to music poems by both well-known and relatively obscure poets, including Louis Aragon (Il n'y a pas d'amour heureux), Victor Hugo, Jean Richepin, François Villon, and Guillaume Apollinaire. ---discogs.com
Au rythme d’un album par an dans les années cinquante, BRASSENS la machine à chansons poursuit son petit bonhomme de chemin, indifférent aux modes et aux appels du pied du corps mondain. Mais après quatre albums de grande qualité, la belle mécanique s’est enrayée, et la fin de la décennie est une période nettement moins intéressante dans la discographie du Sétois.
Le Pornographe frappe d’abord un grand coup avec sa chanson titre, une merveille de texte et de mélodie, l’un des morceaux de BRASSENS que l’on connaît forcément quand on est francophone. Ou amateur d’insultes fleuries, mais c’est un peu la même chose, au fond. En réaction à quelques critiques agaçants qui le qualifiaient de poète pour les sourds et de grossier personnage, le bon Georges a composé cette chanson virtuose pour leur rabattre le caquet et se moquer un peu de lui-même en passant. Des lignes pleines d’autodérision qui s’attardent avec emphase et vilains mots sur la destinée du chanteur de cabaret, honnête homme forcé de chanter le cul pour gagner sa vie :
« Tous les samedis je vais à confess’ m’accuser d’avoir parlé de fesses / Et je promets ferme au marabout de les mettre tabou / Mais craignant, si je n’en parle plus, de finir à l’Armée du Salut / Je remets bientôt sur la tapis, les fesses impies. »
La thème des gauloiseries fait une seconde apparition sur « La Ronde des jurons », mais en nettement moins inspirés. L’enchaînement chanté des jurons médiévaux est malaisé. On retrouve la diction mécanique déjà présente sur Oncle Archibald, qui sied si mal au style de BRASSENS. Ce n’est pas faute d’avoir effectué un retour fracassant aux inspirations folkloriques (« Le Vieux Léon », « La Femme d’Hector », « A l’Ombre du cœur de ma mie »), qui faisaient cruellement défaut sur l’album précédent.
Pour retrouver une bonne chanson, il faut s’en remettre au thème porteur du cocu, exploré par notre pornographe national avec une délectation audible. « Le Vieux Léon » tire aussi son épingle du jeu, avec un texte émouvant et personnel dans la lignée des premiers albums. C’est bien peu, surtout avec une fin de disque aussi anecdotique. « Comme une sœur » et « Bonhomme », redondantes, chantées sans conviction, offrent un malheureux contraste avec la géniale chanson titre.
Avec Le Pornographe, la déception est à la hauteur des attentes. Une chanson mythique, et puis plus rien, ou presque. Heureusement le trou d’air ne va pas durer longtemps. Les albums suivants reprendront l’ascension jusqu’au disque majeur : Les Trompettes de la renommée. ---saskatchewan, fp.nightfall.fr
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Last Updated (Saturday, 17 March 2018 21:29)